Chronique 1896
Principaux évènements climatiques de l'année 1896 : Orage, tornade, Tempête
Le très violent orage du 26 juillet 1896 à Paris : Une vague d’orages de grêle extrêmement violents traverse une grande partie de la France et notamment Paris dans la journée du 26 juillet 1896. Dans la capitale, cet orage ravage une zone allant de Montsouris à Belleville en passant par Bastille et le jardin des plantes. De nombreuses vitres sont brisées, de gros arbres sont déracinés et les parterres de fleurs sont totalement hachés au jardin des plantes.
Violent orage du 27 juillet 1896 à Paris
TORNADE 10 SEPTEMBRE 1896 PARIS
La tornade F2 du 10 septembre 1896 à Paris : Il s’agit de la 4eme tornade connue à Paris (après celle du et celle du 29 mai 1809 (F3) >>>, 1er mai 1811 (F2) >>>, 1er septembre 1839 (F1). Le phénomène produit surtout des dégâts dans des jardins.. Ce gigantesque tourbillon d’une centaine de mètres de diamètre prend naissance sous un orage près de la place St Sulpice (6eme arrondissement). Il traverse ensuite la capitale dans le sens sud-nord en passant par l’île de la cité et la place du Chatelet, la place de la République et l’hôpital St Louis.Les dégâts sont très impressionnants, notamment dans la rue Réaumur. On dénombre 5 morts et plusieurs centaines de blessés. Un véritable cyclone balaye la France deux semaines plus tard. Il s’agira de la plus violente tempête pour un mois de septembre depuis 140 ans.
trajectoire de la tornade F2 du 10 septembre 1896 à Paris
La place Saint-Sulpice (Paris), au moment où la tornade s'est formée - le 10 septembre 1896 vers 14h40
Tornade du 10 septembre 1896 traversant la place du Châtelet, à Paris
Les débris laissés dans la Seine par la tornade du 10 septembre 1896 à Paris
Dégâts en bord de Seine (bouquinistes) de la tornade du 10 septembre 1896 à Paris
Extrait de journal recueilli dans la librairie de presse ancienne La Galcante - Tornade du 10 septembre 1896 à Paris
Extrait de journal recueilli dans la librairie de presse ancienne La Galcante - Tornade du 10 septembre 1896 à Paris
Le cyclone du 10 septembre 1896 à Paris – Témoignage d’un pompier
(Extrait du journal Le Matin, 11 septembre 1896)
Il était environ deux heures quarante. J'étais assis devant mon bureau, à la caserne de la Cité, quand je ressentis une brusque commotion semblable à la décharge d'une batterie électrique. Mon premier mouvement fut de regarder par la fenêtre. Je vis, à ma grande stupéfaction, dans la direction du Palais de Justice, le ciel obscurci par un nuage de feuilles et de papiers qui tourbillonnaient dans l'air, rasant les toits comme un vol de corbeaux sur le point de s'abattre. En même temps, un grondement étrange se faisait entendre. Ma première idée fut qu'on venait de faire sauter des maisons : des débris, des tuiles, des ardoises tombaient de toutes parts, comme des flèches, et semblaient avoir été projetés par une force explosive semblable à celle de la dynamite. Les pompiers et les gardiens de la paix accomplirent de véritables prodiges pour sauver les mariniers blessés et empêcher les bateaux de couler bas. Pendant ce temps, des scènes lamentables se passaient sur le bateau-lavoir amarré en face du n°1 du quai des Orfèvres. Le cyclone avait brisé, comme deux frêles allumettes, les énormes poutres qui retenaient le bateau au quai. La chaîne de l'avant ayant été également rompue, le lavoir flottant avait été jeté en travers du petit bras du fleuve, et il avait éprouvé une telle secousse que toutes les personnes qui se trouvaient à bord, déjà affolées par la tourmente, avaient cru leur dernière heure venue. Il y avait quatre-vingts blanchisseuses sur ce bateau — quatre-vingts malheureuses femmes et quelques enfants — qui poussaient des cris déchirants, tendant leurs bras vers la rive où les secours étaient lents à venir. Les gardiens de la paix sauvèrent quelques femmes en leur faisant suivre, au prix de mille dangers, la seule chaîne qui reliait le bateau à la berge. Mais ce procédé de sauvetage n’était guère pratique. Par bonheur, arrivèrent bientôt — moins de dix minutes après le passage du cyclone — MM. Guillemin, inspecteur général de la navigation ; Noriot et Bouvier, commissaires divisionnaires de la police municipale ; Grillières, Marion, Pfister et Duvivier, officiers de paix, sans compter M. Dhers, le dévoué commissaire de police du quartier Saint-Germain-l'Auxerrois. On put alors procéder d'une façon méthodique à la délivrance des infortunées blanchisseuses, en passe de sombrer avec le bateau-lavoir.
La presse fait usage de nombreuses terminologies pour qualifier le phénomène : « tourbillon dévastateur » (Le Matin, 11/09/1896), « cyclone », « ouragan »… Les comparatifs sont nombreux et nous renvoient parfois à des manifestations surnaturelles.
« […] Une poussière blanchâtre, semblable à une fumée épaisse, […] une énorme balle en caoutchouc, qui aurait, chaque fois qu'elle eût touché terre, tout renversé et brisé sur son passage. »
— Le Petit Parisien, 12/09/1896
« […] Sensation d'un soufflet de forge grondant presque à ras de terre pendant une minute à peine. »
— La Presse, 11/09/1896
« Adamastor, roi des tempêtes, est passé hier sur Paris. […] Supposez un géant colossal la traversant en quatre ou cinq enjambées… Partout où son pied se pose, les arbres sont tordus, les voitures renversées, les kiosques réduits en miettes. Dans les intervalles, rien : un souffle rapide et violent, qui semble le halètement du coureur formidable… Une minute à peine, et il est passé. »
— Le Gaulois, 11/09/1896
« Elle était assez comparable, à l'œil, à la fameuse colonne de feu dont parle la Bible et qui guida les Hébreux vers la mer Rouge. »
— Le Matin, 11/09/1896
Pour en savoir plus sur cet évènement >>>
Le même jour, une tornade de force 3 frappe Sainte-Menehould (Marne), à 190 km de Paris. Elle parcourt environ 2 km sur une bande de 150 m de large, vers 18 h, soit trois heures après celle observée à Paris, suivant une trajectoire sud-ouest/nord-est. Cet événement confirme une situation météo très favorable aux tornades ce jour-là.
En parallèle, dans le Gard, de fortes pluies provoquent des inondations, notamment dans la région de la Grand-Combe et à Alès, où le Gardon déborde et touche plusieurs communes.
La tempête du 25 septembre 1896
15 jours après la tornade du 10 septembre 1896, la France est frappée par la pire tempête pour un mois de septembre depuis 140 ans.
La tempête du 4 décembre 1896
Le 4 septembre 1896, une très violente tempête balaye tout le Nord-ouest du pays.